En parallèle des représentation du spectacle La Nuit se lève de Mélissa Zehner, la compagnie Les Palpitantes invite Zélie Pemerle et Éva Thomas à venir échanger autour des problématiques des violences sexuelles sur mineur.es et de l’inceste.
Écouter les victimes : la restauration du lien, par l’histoire.
Table-ronde entre Eva Thomas (défenseure des droits des femmes et des enfants, et autrice notamment du Sang des mots), Zelie Pemerle (historienne travaillant sur la pratique judiciaire et sensible des violences sexuelles intra et extra-familiales sur les enfants) et Mélissa Zehner (comédienne, autrice et metteuse en scène de La Nuit se lève). À travers leur travaux respectifs, elles échangeront sur la prise en charge des victimes ( notamment au sein de l’appareil judiciaire sans faire fi des impasses, par certaines pratiques thérapeutiques mortifères) et les potentielles luttes alternatives qui rétablissent un lien à soi.
La rencontre sera modérée par Vinora Epp (comédienne de La Nuit se lève et membre des Palpitantes).
Zélie Pemerle est doctorante en histoire contemporaine, au laboratoire du CHCSC à l’Université Paris Saclay. Sa thèse de doctorat est dirigée par la Professeure Anne-Claude Ambroise-Rendu (autrice de L’Histoire de la pédophilie : 19-21e siècle chez Fayard en 2014) et porte sur une histoire judiciaire et sensible des violences sexuelles intra et extra-familiales sur les enfants en France entre 1940 et 2003.
Son corpus de sources est constitué d’un vaste et massif dépouillement de dossiers de procédures pour violences sexuelles sur les enfants portés en cours d’assises en Gironde, dans le Nord, les Bouches-du-Rhône, le Rhône et Paris.
Éva Thomas a fondé SOS Inceste en 1985. Elle a été institutrice, conseillère en éducation populaire au Tchad, puis psychopédagogue dans les écoles. Elle fut la première femme à témoigner à visage découvert à la télévision en 1986 et est l’autrice du récit Le viol du silence, très médiatisé à l’époque.
Elle a participé à de nombreux débats et milité pour faire évoluer les lois et faire entendre que « l’inceste est un crime, une question de droits humains bafoués ». En 1992 elle a publié Le sang des mots. Les victimes, l’inceste et la loi un essai sur l’importance de « l’efficacité symbolique de la loi pour les victimes d’inceste ».
Elle a été membre de la CIIVISE et participé au travail collectif jusque fin 2023.