Édito

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En novembre dernier, après cinq mois de travaux, le Paris-Villette reprenait fièrement la mer. L’eau était belle, l’horizon dégagé. À l’approche du printemps, la pandémie a bouleversé le monde et, comme tous, nous avons mis les machines à l’arrêt. De longues semaines, les salles du Paris-Villette sont restées de belles endormies sur lesquelles la servante seule veillait. Tout l’équipage était sur le pont. Il fallait prendre soin des équipes artistiques, les plus exposées par cette crise ; les protéger, c’est protéger notre futur. Se méfier des oracles. Goûter le silence aussi et le lien à distance entre nous, et avec vous.

Que reste-t-il quand tout s’arrête ? Des questions se sont ouvertes qu’il ne faudra pas refermer : sur nos modèles économiques à repenser ; sur le service public, inestimable et sans cesse attaqué ; sur l’indifférence envers le spectacle que nous avons ressentie au plus haut sommet de l’État, de ceux-là même qui devaient en être la figure de proue ; sur le monde dans lequel nous aimons vivre… Pendant ce temps immobile, nos imaginations ont poursuivi le voyage, des courants nous ont traversés, des vagues bousculés…
En serons nous métamorphosés ?

Aujourd’hui nous sommes heureux de pouvoir vous présenter ce nouveau programme qui ouvre sur de grandes étendues. Nous ne savons pas si le temps sera calme ou à la tempête. Nous sentons bien qu’il ne faudra pas relancer frénétiquement les moteurs, mais nous pouvons mettre les voiles et nous laisser glisser vers des rives inconnues… Même s’il est incertain, l’horizon est toujours l’horizon.
Le vent se lève, il faut tenter !

Adrien de Van