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10 novembre 2020

Moi, résident•e #2 : Johan Amselem

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Dans cette période de grands bouleversements, on se console avec la chance qu’on a de pouvoir accueillir les artistes et les compagnies en résidence pour leurs créations.

On en a donc profité pour poser quelques petites questions à Johan Amselem, le metteur en scène de la compagnie La Halte Garderie, en résidence du 26 octobre au 2 novembre au Grand Parquet pour son spectacle Vilains #2.


Si tu devais nous raconter ton spectacle à la manière d’un film de super-héros ?

Comme tous les super-héros, le vilain petit canard est différent des autres et en souffre. Pour survivre il doit développer un super pouvoir : la résilience qui lui permet de transformer la peine en force.

Si tu avais 3 mots pour définir l’envie du spectacle sur lequel tu travailles actuellement, ce seraient lesquels ? et pourquoi ?

Vilain : Le vilain est partout. A quelques exceptions de bien sages personnes près, tout le monde est vilain à un moment ou l’autre. Être vilain ça peut être jubilatoire, et c’est bien le pouvoir de la moquerie, de la cruauté qui peuvent procurer bien du plaisir tant qu’on en est coupable et pas victime. Vilain a de multiples sens : le moche, le méchant, le bandit. Les vilains remplissent les œuvres. Le vilain peut être beau. Dans le conte, le Vilain est le vrai gentil et les autres qui se croient « normaux » sont les vilains. Le vilain n’est pas toujours là où on le croit.
Empathie : J’ai eu envie que dans tous ses aspects le spectacle génère de l’empathie parce que l’empathie c’est la plus belle qualité pour aimer l’autre de manière inconditionnelle.
Différence : J’ai eu envie de jouer avec la notion de différence et de montrer que la différence c’est beau, c’est important, c’est jubilatoire.

La maison d’artistes « idéale » pour toi, ce serait quoi ?

Un lieu qu’on peut totalement investir, dont on peut exploiter les singularités et/ou transformer pour se sentir « comme à la maison ». Un lieu où on peut travailler quand on veut, où on peut accueillir qui on veut, où on peut boire et manger, un lieu où on peut même dormir. Un lieu où on peut expérimenter, partager, où on peut se tromper.

Comment expliquerais-tu ce qu’est « une résidence » à ma grand-mère ?

Être accueilli dans un lieu qui nous permet de créer un spectacle qu’on espère que mémé pourra voir et apprécier.

Est-ce que tu as un rituel ou un objet fétiche avant ou pendant une résidence ?

L’objet fétiche : la cafetière pour pouvoir boire du café toute la journée ; le rituel: faire des pauses café, thé, avec des gâteaux, du chocolat !

Durant cette résidence, as-tu compris (ou découvert) quelque chose de nouveau sur ton spectacle ?

Au delà de son esthétique, son fond, sa forme, le spectacle émane l’amour qu’ont les membres de l’équipe les uns pour les autres, une complicité flagrante, touchante et délicate qui embarque les spectateurs.

Un dernier mot à nous dire ?

Merci!!!!!


Merci à toi Johan, et belle route à Vilains #2. On suivra avec attention l’aventure de ton spectacle !


© photo Matthieu Chatenay