Pour tous, elle était la voix du Paris-Villette, mais nous étions nombreux à savoir qu’elle en était le cœur. Chantal Albo s’est éteinte hier entourée de l’amour de ses enfants.
Arrivée au théâtre par le hasard d’une rencontre dans le bus 68, elle y est restée plus de trente ans. Elle y a exercé presque toutes les fonctions, accueillant, il y a quelques jours encore, le public et les artistes avec une présence, une chaleur et une intelligence rare. Avec elle, l’accueil n’était jamais un contrôle d’accès. Elle aimait le public et les artistes. Elle était leur trait d’union et ils l’aimaient.
Chaque soir, avec sa voix espiègle, elle présentait les spectacles à sa manière unique et personnelle qui est devenue, au fil des années, une légende.
Quel que soit le spectacle qu’on venait voir au Paris-Villette, on savait qu’on retrouverait Chantal et qu’on y serait bien. Le TPV était sa maison, elle en connaissait tous les recoins, toutes les mémoires, toutes les respirations.
Elle en était aussi la plus fidèle spectatrice, passionnée et exigeante, amoureuse de la création, jamais avare d’un rire, d’une émotion, d’un silence ou d’un « c’est un truc de fou ! »
Nous garderons longtemps dans notre mémoire sa silhouette élégante, perchée sur les colonnes du théâtre, en équilibre, son regard gourmand tourné vers la scène ; son sourire contagieux, son énergie, son humour, ses pas de danse les soirs de première.
Pour nous, pour le Paris-Villette d’aujourd’hui comme d’hier, c’est une tristesse immense et nous pensons à sa famille, à ses enfants, à ses petits-enfants, à ses amis.