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3 février 2021

« Le Massacre du Printemps » se jouera.

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« Chers,

Je ne vais pas vous dépeindre la toile de fond. Vous l’avez bien en tête. Voire en boule dans l’estomac. Je passe aussi au-dessus des vœux. Je botte en touche je ne sais pas quoi souhaiter.

Par contre, par contre, jamais eu autant besoin de savoir comment vous allez.

Vous êtes agissants, hésitants-stupéfaits, groggy-pas lavés ou tirés à quatre épingles, guettant la réouverture du bar ?

De mon côté, après la léthargie « groggy-pas lavée » est revenu le sens du style. Le « tiré à quatre épingles » pour une fête qui n’aura pas lieu ; la grande salle de bal et rien ne se passe. Bien anesthésiée de dinde je pensais tout lâcher entre Noël et Jour de l’An. Puis Non, le style je vous dis. Se reprendre. Se maquiller, mettre une plume d’indien et se lancer.

Le Massacre du Printemps se jouera en mars prochain. Pour poser les questions qu’il doit poser, pour lacérer la toile BFMiste et continuer l’enquête ; pas sur l’actualité, mais sur le fond, le fond obscur des choses.

Le Massacre du Printemps se jouera. Peut-être dans des salles retrouvées. Sinon, autrement. On va extraire les substantifiques questions de ce spectacle frontal, brutal et absurde et les poser de toutes les manières possibles, sur scène, en lycée, en visio, dans les parcs.

Ce n’est pas de l’adaptation, ce n’est pas du « Oh yeah le numérique will save le spectacle vivant ». C’est autre chose, c’est l’endroit de la nécessité, le pourquoi on fait ça?

Je fais ça parce que je peux pas vivre sans. Comment dire, c’est pompeux. Merde. Mais c’est vrai. Née comme beaucoup sur une fissure. Passer l’enfance à regarder des gens qui s’agitaient, inconscients de l’avalanche qui se préparait dans la chambre d’à-côté. Pourquoi je vois les avalanches ? Aucune idée. Mais je vois celle qui arrive, ramenant avec elle les cailloux effondrés d’idéologies mortifères. Épitaphe : n’a pas su vivre autrement.

En robes à sequins dans la tempête, on va simplement essayer d’immiscer de la vie partout. La vie avec des plumes d’indiens, la vie au chevet des soignants et des patients, comme dans un hôpital de Campagne, partout où ça marche encore, où ça se pose des questions. Partout où notre territoire imaginaire pourrait vivifier le terrain vague de la réalité. Devenir de plus en plus précis dans la représentation, de plus en plus fin dans l’adresse.

Avec un grand dessein : faire avancer, mettre en mouvement une réflexion qui me hante depuis tant et tant d’années et que nous pouvons nous poser avec une acuité merveilleuse aujourd’hui, fournie par l’expérience…  Qu’est-ce que c’est « la santé » ?
Je crois que c’est le bon moment pourquoi y réfléchisse tous ensemble. À définir. À re-définir.

J’espère avoir de vos nouvelles, vous croiser par hasard, et vous rencontrer davantage que mes voisins de palier.

Take CARE
(comme diraient les philosophes politiques avertis depuis les années 80 que nous allons dans le mur.)
Je vous embrasse. »

Elsa Granat (metteuse en scène)


Appel à témoignages
Qu’est-ce que la « santé » ?

La santé, c’est ce qu’on souhaite sans y penser « Bonne année, Bonne santé », c’est ce que les anciens disent « Tant qu’on a la santé ! » Mais c’est quoi en fait ? Qu’est ce qu’on en fait de la santé ? À quel moment je sens que je la perds ? Dans quelle situation ? C’est un sytème de sécu ? Un corps qui fonctionne ? Un moral qui suit ?

À travers mes spectacles notamment, je me pose ces questions depuis des années, et d’autant plus d’acuité depuis un an…

Aujourd’hui, je voudrais savoir ce que c’est pour vous ? Pas que vous m’écriviez une thèse sur le sujet, mais simplement que vous me disiez ce que ça veut dire pour vous la « bonne santé », ce que ça vous évoque personnellement, ce que ça agite dans votre vision du monde, et si la situation que nous vivons a changé quelque chose ?

Vous pouvez m’envoyer un texto 06 64 23 61 29, je serai ravie, un mail elsagranat1@gmail.com, c’est très bien aussi. Je suis sur Facebook ; vous pouvez enregistrer votre pensée à la va-vite sur le téléphone.

Vos réponses, sous quelque format que ce soit, me seraient précieuses pour nourrir la réflexion.